Sur la bannière, collage:

"Le souvenir philatélique "du Tour de France 2003 + carton d'invitation de la municipalité de Baudre

jeudi 24 mars 2016

Antonin Magne et Lucien Mazan

avec des moustaches en guidon de vélo



Merci, Jean-Pierre Desvigne pour ce deuxième envoi, assorti d'un extrait du  poème de Jacques Réda :

" Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain, 
Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange, 
On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches 
Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin, 
Avec des éclats palpitants au milieu du pavage 
Et des gouttes d'or — en suspens aux rayons d'un vélo. 
C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites, 
Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d'une bête 
En éveil dans sa fixité calme : c'est un oiseau. 
La rue est vide. Le jardin continue en silence 
De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse 
Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau. 
Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village. 
On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs. 
La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend.
Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave,
On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon 

Éblouissant, on la verrait s'enlever d'un seul bond 
À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle, 
Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles
Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion."


Jacques Réda

Jacques Réda, Retour au calme




2 commentaires:

  1. Tu as vu, j'ai mis le poème en entier sur mon blog, si tu veux faire un copier/collé ....

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  2. merci!
    Je connaissais Jacques Réda marcheur, je découvre Jacques Réda cycliste, et toujours poète plein de sensibilité.

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